Merci à tous les habitants de la vallée, à l'appui de l'académie chablaisienne, aux mairies et au conseiller général Mr Bouchet qui nous ont prêté tous les documents et objets nous ayant permis de mettre en place cette exposition |
Voici le texte d'une lettre écrite par François Joseph à sa famille:
Aussois le 6 août 1914
Chers parents,
Ces
quelques lignes pour vous dire que je vais toujours bien, nous sommes partis
samedi soir de Lanslebourg. Nous avons passé le dimanche à Termignon et
maintenant nous sommes à Aussois.
Depuis
lundi on s'attend de partir d'un moment à l'autre mais je ne peux pas vous dire
où nous irons car je ne le sais pas.
Enfin,
j'ai bon courage et puisqu'il le faut, c'est de bon cœur que je défendrai notre
pays. J'ai fait mes devoirs de chrétien pour vous. Je pense que vous avez
toujours la santé aussi. Quand vous m'écrirez, vous me direz si vous avez eu
des nouvelles de Jean pour moi. Il y a déjà quelques jours qu'il ne m'a pas
écrit. Enfin j'espère et souhaite qu'il est comme moi en bonne santé.
A
partir du 11, vous mettrez pour mon adresse 14ème corps d'armée, 13ème
bataillon des chasseurs alpins, en mettant la votre comme moi j'ai mis la mienne et pas de timbre.
Plus
rien à vous dire pour le moment présent
mais prières aux vôtres et vous embrasse de tout mon cœur.
J'ai
reçu le mandat.
François
Bien le bonjour de Jean Buet qui est comme moi toujours en
très bonne santé. Bien le bonjour à tous les voisins.
Au dos des panneaux principaux, des exposés d'élèves et quelques délibérations du conseil municipal de Montriond de 1914 à 1919 |
Une partie de l'exposition |
Merci beaucoup à tous ceux qui nous ont prêté des objets et en particulier à Sylvain Forté, élève de 4° du collège. Ses découvertes à Massiges ont particulièrement enrichi notre exposition |
Aux armées, le dimanche
15 [avril] 1917
Mes bien chers parents,
Me voilà encore auprès
de vous. Peut-être sera-t-il la dernière. Le canon fait rage et
vomi la mort. Ce soir, nous allons accomplir notre tâche. Pendant
cinq jours, je vais être dans une fournaise. Nous allons monter à
l'assaut du côté du village de Chavonne. Ce village est encore aux
boches pour quelques heures. C'est de là que va partir notre
attaque. Demain matin, il faudra que l'on
traverse la rivière de l'Aisne à la nage peut-être.
Vous pouvez penser.
Albert, tu dois le savoir, je suis parmi des Sénégalais, des
troupes à sacrifier. Ça va barder fort demain matin. Je vois déjà
le carnage.
Parmi nous, il n'en
reviendra pas beaucoup. La mission que nous avons à accomplir est la
plus périlleuse de cette bataille. Ce ne va être que du feu et du
sang. Rappelez-vous bien que je suis dans l'Aisne en face du village
de Chavonne. Si des fois ma lettre vous
portais mes
adieux, vous saurez où je laisse ma peau. Surtout
n'ayez pas espoir que je sois prisonnier si des fois j'étais porté
disparu. Parmi les noirs, on zigouille tout et nous de même. Donc
mes chers parents, ne vous chagrinez pas, c'est le destin. Moi, j'ai
peu d'espoir.
Si par hasard je reviens,
je vous écrirai de suite d'ici 5 à 7 jours. Si
vous ne recevez rien, vous n'aurez qu'une pensée pour la vie.
Ma dernière lettre vous porte mon dernier souvenir.
Cher Jeanne, j'ai reçu
ta lettre hier soir. Mais je n'ai pas encore reçu le colis. Si je ne
le reçoit pas avant deux heures d'ici, je ne pourrai [pas]
le recevoir qu'après la bataille, d'ici 5 jours. Alors je te
renverrai la feuille du colis en règle. Je vous remercie. Ayez
toujours espoir, si des fois j'avais par hasard la chance de revenir.
Après ces événements, j'aurai une perm de 9 jours à passer près
de vous. Mais pour l'heure présente, je n'y pense guère. Il est
possible que les boches me signent demain une perm de longue durée,
libéré de tout.
Comme mitrailleur, croyez
que ce n'est pas rêve pour ces jours. Vous verrez
les journaux ces jours.
Bien le bonjour et toutes mes amitiés à tous mes parents pour
moi ainsi qu'à tous mes amis. Chez
Cézard, je n'écris qu'à vous, peut-être pour la
dernière fois. Donc je vous embrasse tous, oncle, tante, cousine et
cousins. Ne vous ennuyez pas.
Votre neveu et cousin
Baud Joseph, 29è de Tirailleurs Sénégalais, compagnie
mitrailleuse, secteur 219, peut-être au revoir.
Mes chers parents, ma
dernière pensée sera pour Dieu et pour mes parents
Les archives transmises par la mairie des Gets ont permis de relater les destins de trois garçons de la famille Anthonioz-Blanc |
Vitrine exposant des photographies prises par un prêtre dans les tranchées. Documents assez rares que nous avons été heureux de vous montrer. |
Encore merci à tous d'être venus! Et merci à ceux qui nous ont transmis des messages de remerciements.
Vous étiez plus de 130 à être venus le 11 novembre!
MERCI beaucoup.
MERCI beaucoup.
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