Translate

vendredi 14 novembre 2014

Exposition des collégiens

Merci à tous les habitants de la vallée, à l'appui de l'académie chablaisienne, aux mairies et au conseiller général Mr Bouchet qui nous ont prêté tous les documents et objets nous ayant permis de mettre en place cette exposition

Grâce aux prêts de la famille Richard, nous avons pu vous présenter les détails de l'émouvante histoire de François Joseph RICHARD, originaire de Morzine et tombé à l'ennemi le 3 septembre 1914. Cet ensemble de documents, conservés précieusement par les descendants et dont une partie avait été transmis par la famille Koëning des Vosges, constitue un ensemble exceptionnel et une marque toujours présente de la mémoire de la famille.

Voici le texte d'une lettre écrite par François Joseph à sa famille:

Aussois le 6 août 1914

Chers parents, 
Ces quelques lignes pour vous dire que je vais toujours bien, nous sommes partis samedi soir de Lanslebourg. Nous avons passé le dimanche à Termignon et maintenant nous sommes à Aussois.
Depuis lundi on s'attend de partir d'un moment à l'autre mais je ne peux pas vous dire où nous irons car je ne le sais pas.
Enfin, j'ai bon courage et puisqu'il le faut, c'est de bon cœur que je défendrai notre pays. J'ai fait mes devoirs de chrétien pour vous. Je pense que vous avez toujours la santé aussi. Quand vous m'écrirez, vous me direz si vous avez eu des nouvelles de Jean pour moi. Il y a déjà quelques jours qu'il ne m'a pas écrit. Enfin j'espère et souhaite qu'il est comme moi en bonne santé.
 A partir du 11, vous mettrez pour mon adresse 14ème corps d'armée, 13ème bataillon des chasseurs alpins, en mettant la votre comme moi j'ai mis la mienne et pas de timbre.

Plus rien à vous dire pour le moment présent mais prières aux vôtres et vous embrasse de tout mon cœur.

J'ai reçu le mandat.
 François

Bien le bonjour de Jean Buet qui est comme moi toujours en très bonne santé. Bien le bonjour à tous les voisins.

Au dos des panneaux principaux, des exposés d'élèves et quelques délibérations du conseil municipal de Montriond de 1914 à 1919
Une partie de l'exposition


Merci beaucoup à tous ceux qui nous ont prêté des objets et en particulier à Sylvain Forté, élève de 4° du collège. Ses découvertes à Massiges ont particulièrement enrichi notre exposition





Cette lettre de Joseph Baud est un document très fort car cette lettre poignante a exceptionnellement passé la censure. Elle a touché beaucoup d'entre vous. A noter que Joseph Baud est revenu vivant. Voici son texte:
 
Aux armées, le dimanche 15 [avril] 1917
Mes bien chers parents,

Me voilà encore auprès de vous. Peut-être sera-t-il la dernière. Le canon fait rage et vomi la mort. Ce soir, nous allons accomplir notre tâche. Pendant cinq jours, je vais être dans une fournaise. Nous allons monter à l'assaut du côté du village de Chavonne. Ce village est encore aux boches pour quelques heures. C'est de là que va partir notre attaque. Demain matin, il faudra que l'on traverse la rivière de l'Aisne à la nage peut-être. Vous pouvez penser. Albert, tu dois le savoir, je suis parmi des Sénégalais, des troupes à sacrifier. Ça va barder fort demain matin. Je vois déjà le carnage.
Parmi nous, il n'en reviendra pas beaucoup. La mission que nous avons à accomplir est la plus périlleuse de cette bataille. Ce ne va être que du feu et du sang. Rappelez-vous bien que je suis dans l'Aisne en face du village de Chavonne. Si des fois ma lettre vous portais mes adieux, vous saurez où je laisse ma peau. Surtout n'ayez pas espoir que je sois prisonnier si des fois j'étais porté disparu. Parmi les noirs, on zigouille tout et nous de même. Donc mes chers parents, ne vous chagrinez pas, c'est le destin. Moi, j'ai peu d'espoir.

Si par hasard je reviens, je vous écrirai de suite d'ici 5 à 7 jours. Si vous ne recevez rien, vous n'aurez qu'une pensée pour la vie. Ma dernière lettre vous porte mon dernier souvenir.

Cher Jeanne, j'ai reçu ta lettre hier soir. Mais je n'ai pas encore reçu le colis. Si je ne le reçoit pas avant deux heures d'ici, je ne pourrai [pas] le recevoir qu'après la bataille, d'ici 5 jours. Alors je te renverrai la feuille du colis en règle. Je vous remercie. Ayez toujours espoir, si des fois j'avais par hasard la chance de revenir. Après ces événements, j'aurai une perm de 9 jours à passer près de vous. Mais pour l'heure présente, je n'y pense guère. Il est possible que les boches me signent demain une perm de longue durée, libéré de tout.

Comme mitrailleur, croyez que ce n'est pas rêve pour ces jours. Vous verrez les journaux ces jours. Bien le bonjour et toutes mes amitiés à tous mes parents pour moi ainsi qu'à tous mes amis. Chez Cézard, je n'écris qu'à vous, peut-être pour la dernière fois. Donc je vous embrasse tous, oncle, tante, cousine et cousins. Ne vous ennuyez pas.



Votre neveu et cousin Baud Joseph, 29è de Tirailleurs Sénégalais, compagnie mitrailleuse, secteur 219, peut-être au revoir.

Mes chers parents, ma dernière pensée sera pour Dieu et pour mes parents





Les archives transmises par la mairie des Gets ont permis de relater les destins de trois garçons de la famille Anthonioz-Blanc



Vitrine exposant des photographies prises par un prêtre dans les tranchées. Documents assez rares que nous avons été heureux de vous montrer.


 Encore merci à tous d'être venus! Et merci à ceux qui nous ont transmis des messages de remerciements. 
Vous étiez plus de 130 à être venus le 11 novembre!
 MERCI beaucoup.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

N'hésitez pas à commenter cet article