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dimanche 16 novembre 2014

Commémoration des collégiens le 13 novembre 2014

Au pied de la stèle nouvellement inaugurée, les 390 élèves du collège ont participé à une émouvante cérémonie commémorative, accompagnés de la fanfare du 27°BCA. Merci beaucoup à eux, nous étions très honorés de les accueillir.
Le 27° BCA
Ils ont joué et chanté Le chant des Allobroges et La Marseillaise, accompagnés des élèves. C'était magnifique et émouvant car de nombreux poilus originaires de la Vallée d'Aulps étaient chasseurs alpins.
Les 390 élèves du collège rendant hommage à leurs aînés
Le Conseiller général monsieur Denis Bouchet, instigateur du projet des commémorations du Centenaire dans la vallée d'Aulps. Merci à lui
Les élèves du collège ont lu des lettres de poilus originaires de la vallée et un célèbre poème "Au champs d'honneur" de John Mc Crae


Mr Le Principal du collège Henri Corbet, Mr Giraud, s'adressant aux collégiens
Discours aux élèves- commémorations du 13/11/2014

"Le 1 août 1914, après des années de tensions entre pays européens, le Tocsin sonne à 17h dans les 11 communes de la Vallée d’Aulps. La mobilisation générale est décrétée. De la Baume aux Gets, en passant par La Vernaz, nombre de vos ancêtres ont entendu cette sonnerie, d’abord stupéfaits puis résignés. La France mobilise 4 millions d’hommes en août, plus de 8 millions au total sur toute la guerre. Dans une lettre à son neveu, Eugène Richard écrit le 2 août « à Morzine, c’est la désolation, près de 300 hommes doivent partir. »
La vallée paye un lourd tribut dès les premiers mois du conflit. Les jeunes sont les plus touchés. Emile BLANC est le 1er tué originaire de la vallée d’Aulps. Il est tué à l’ennemi le 13/08 à l’âge de 24 ans. François Joseph Richard meurt à 23 ans le 3 septembre 1914. Joseph Anthonioz Blanc, des Gets meurt à 20 ans. Ils seront 383 soldats originaires de la vallée d’Aulps à tomber aux combats pendant cette terrible guerre. « La guerre n'est rien d'autre qu'une immense loterie à balles réelles dans laquelle survivre quatre ans tenait fondamentalement du miracle. » écrit Pierre Lemaître dans son roman Au revoir là-haut.
Ces 383 soldats sont tombés à l’ennemi à 21, 22, 23 ans pour la majorité. Ils avaient tous des parents, des frères et soeurs, des cousins, des copains, des amoureuses. Ils avaient la vie devant eux. La guerre a stoppé net leurs rêves, leur avenir et leurs désirs.
Elle a touché de loin et souvent de près toutes les familles de la vallée d’Aulps.
C’est cela que nous commémorons aujourd’hui. Nous commémorons d’abord la mémoire de notre vallée, de nos villages et le souvenir de nos aïeuls. Nous nous souvenons de ceux qui sont tombés à l’appel de la France, pour défendre leur patrie et l’honneur de leur famille. Ils auraient tellement aimé pouvoir vivre la vie normale d’un jeune de 20 ans : faire les foins, ne pas s’inquiéter de tout, rire pour rien.
Nous commémorons leur mémoire aujourd’hui pour se rappeler également que la guerre n’est pas un jeu.  Elle n’est pas fascinante et encore moins amusante. « C’était donc peu de dire que le feu tue. Le feu moderne fauche ; il supprime ; il interdit le mouvement et la vie dans toute zone qu’il bat. » écrivit le poète français Paul Valéry. N’oublions pas qu’elle a été tragique pour 10 millions de soldats en Europe. 13 millions revinrent également blessés et traumatisés.
Finalement, c’est pour cela que nous commémorons l’armistice de 1918. Nous avons chacun une part de responsabilité pour maintenir la paix en Europe. Nous savons qu’elle est fragile, que ceux qui attisent la haine sont nombreux et puissants, que nous sommes parfois influençables et que nous nous trompons souvent d’ennemis. "Il est plus facile de faire la guerre que la paix" disait Georges Clémenceau dans son discours de Verdun le 14/07/1919.
Aujourd’hui, c’est à nous tous, c’est à vous aussi les jeunes, d’œuvrer à chaque instant pour le maintien de la paix et des valeurs de tolérance pour que jamais de tels drames ne se reproduisent. Nous devons tous défendre la vie au dépend du sacrifice d’une jeunesse innocente.
Je rajouterai quelques mots pour saluer et louer le travail d’une trentaine de collégiens qui se sont engagés sur leur temps libre avec beaucoup de motivation et de conviction pour étudier l’histoire de la vallée et de la Première Guerre mondiale. Leur motivation chaque semaine lors des ateliers histoire, pour la préparation de l’exposition, leur présence au spectacle et aux commémorations du 11 novembre montrent que l’avenir de la vallée est entre de bonnes mains. Nous avons tous confiance en vous.
Vivez, étudiez, rêvez, aidez, amusez-vous, aimez mais n’oubliez jamais.
Le souvenir du passé doit vous aider à  être acteur de votre présent et à construire un avenir de paix, qui est un de vos héritages les plus précieux."
 Mme Berthod, professeur d'histoire-géographie et d'éducation civique au collège Henri Corbet


Encore merci au 27° BCA. Nous n'oublierons pas nos aînés et cette belle cérémonie du 14/11/14