Article du "Dauphiné Libéré" datant du 14/11/14 |
Retour sur la Première Guerre mondiale
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mardi 18 novembre 2014
dimanche 16 novembre 2014
Commémoration des collégiens le 13 novembre 2014
Au pied de la stèle nouvellement inaugurée, les 390 élèves du collège ont participé à une émouvante cérémonie commémorative, accompagnés de la fanfare du 27°BCA. Merci beaucoup à eux, nous étions très honorés de les accueillir.
Ils ont joué et chanté Le chant des Allobroges
et La Marseillaise, accompagnés des élèves. C'était magnifique et
émouvant car de nombreux poilus originaires de la Vallée d'Aulps étaient
chasseurs alpins.
Le 27° BCA |
Le Conseiller général monsieur Denis Bouchet, instigateur du projet des commémorations du Centenaire dans la vallée d'Aulps. Merci à lui |
Les élèves du collège ont lu des lettres de poilus originaires de la vallée et un célèbre poème "Au champs d'honneur" de John Mc Crae |
Mr Le Principal du collège Henri Corbet, Mr Giraud, s'adressant aux collégiens |
Discours
aux élèves- commémorations du 13/11/2014
"Le 1 août 1914, après
des années de tensions entre pays européens, le Tocsin sonne à 17h dans les 11
communes de la Vallée d’Aulps. La mobilisation générale est décrétée. De la
Baume aux Gets, en passant par La Vernaz, nombre de vos ancêtres ont entendu
cette sonnerie, d’abord stupéfaits puis résignés. La France mobilise 4 millions
d’hommes en août, plus de 8 millions au total sur toute la guerre. Dans une
lettre à son neveu, Eugène Richard écrit le 2 août « à Morzine, c’est la
désolation, près de 300 hommes doivent partir. »
La vallée paye un lourd
tribut dès les premiers mois du conflit. Les jeunes sont les plus touchés. Emile
BLANC est le 1er tué originaire de la vallée d’Aulps. Il est tué à l’ennemi
le 13/08 à l’âge de 24 ans. François Joseph Richard meurt à 23 ans le 3
septembre 1914. Joseph Anthonioz Blanc, des Gets meurt à 20 ans. Ils seront 383
soldats originaires de la vallée d’Aulps à tomber aux combats pendant cette
terrible guerre. « La guerre n'est rien d'autre qu'une immense loterie à
balles réelles dans laquelle survivre quatre ans tenait fondamentalement du
miracle. » écrit Pierre Lemaître dans son roman Au revoir là-haut.
Ces 383 soldats sont
tombés à l’ennemi à 21, 22, 23 ans pour la majorité. Ils avaient tous des parents,
des frères et soeurs, des cousins, des copains, des amoureuses. Ils avaient la
vie devant eux. La guerre a stoppé net leurs rêves, leur avenir et leurs
désirs.
Elle a touché de loin
et souvent de près toutes les familles de la vallée d’Aulps.
C’est cela que nous
commémorons aujourd’hui. Nous commémorons d’abord la
mémoire de notre vallée, de nos villages et le souvenir de nos aïeuls. Nous
nous souvenons de ceux qui sont tombés à l’appel de la France, pour défendre
leur patrie et l’honneur de leur famille. Ils auraient tellement aimé pouvoir
vivre la vie normale d’un jeune de 20 ans : faire les foins, ne pas
s’inquiéter de tout, rire pour rien.
Nous commémorons leur
mémoire aujourd’hui pour se rappeler également que la guerre n’est pas un
jeu. Elle n’est pas fascinante et encore moins
amusante. « C’était donc peu de dire que le feu
tue. Le feu moderne fauche ; il supprime ; il interdit le mouvement et la vie
dans toute zone qu’il bat. » écrivit le poète français Paul Valéry. N’oublions
pas qu’elle a été tragique pour 10 millions de soldats en Europe. 13 millions
revinrent également blessés et traumatisés.
Finalement, c’est pour cela que nous commémorons l’armistice de 1918.
Nous avons chacun une part de responsabilité pour maintenir la paix en Europe.
Nous savons qu’elle est fragile, que ceux qui attisent la haine sont nombreux
et puissants, que nous sommes parfois influençables et que nous nous trompons
souvent d’ennemis. "Il est plus facile de faire la guerre que la paix" disait Georges Clémenceau dans son discours de Verdun le 14/07/1919.
Aujourd’hui,
c’est à nous tous, c’est à vous aussi les jeunes, d’œuvrer à chaque instant
pour le maintien de la paix et des valeurs de tolérance pour que jamais de
tels drames ne se reproduisent. Nous devons tous défendre la vie au
dépend du sacrifice d’une jeunesse innocente.
Je
rajouterai quelques mots pour saluer et louer le travail d’une trentaine de
collégiens qui se sont engagés sur leur temps libre avec beaucoup de motivation
et de conviction pour étudier l’histoire de la vallée et de la Première Guerre
mondiale. Leur motivation chaque semaine lors des ateliers histoire, pour la
préparation de l’exposition, leur présence au spectacle et aux commémorations
du 11 novembre montrent que l’avenir de la vallée est entre de bonnes mains. Nous
avons tous confiance en vous.
Vivez, étudiez, rêvez,
aidez, amusez-vous, aimez mais n’oubliez
jamais.
Le
souvenir du passé doit vous
aider à être acteur de votre
présent et à construire un avenir de paix, qui est un de vos
héritages les plus précieux."
Mme Berthod, professeur d'histoire-géographie et d'éducation civique au collège Henri Corbet
Encore merci au 27° BCA. Nous n'oublierons pas nos aînés et cette belle cérémonie du 14/11/14 |
samedi 15 novembre 2014
vendredi 14 novembre 2014
Exposition des collégiens
Merci à tous les habitants de la vallée, à l'appui de l'académie chablaisienne, aux mairies et au conseiller général Mr Bouchet qui nous ont prêté tous les documents et objets nous ayant permis de mettre en place cette exposition |
Voici le texte d'une lettre écrite par François Joseph à sa famille:
Aussois le 6 août 1914
Chers parents,
Ces
quelques lignes pour vous dire que je vais toujours bien, nous sommes partis
samedi soir de Lanslebourg. Nous avons passé le dimanche à Termignon et
maintenant nous sommes à Aussois.
Depuis
lundi on s'attend de partir d'un moment à l'autre mais je ne peux pas vous dire
où nous irons car je ne le sais pas.
Enfin,
j'ai bon courage et puisqu'il le faut, c'est de bon cœur que je défendrai notre
pays. J'ai fait mes devoirs de chrétien pour vous. Je pense que vous avez
toujours la santé aussi. Quand vous m'écrirez, vous me direz si vous avez eu
des nouvelles de Jean pour moi. Il y a déjà quelques jours qu'il ne m'a pas
écrit. Enfin j'espère et souhaite qu'il est comme moi en bonne santé.
A
partir du 11, vous mettrez pour mon adresse 14ème corps d'armée, 13ème
bataillon des chasseurs alpins, en mettant la votre comme moi j'ai mis la mienne et pas de timbre.
Plus
rien à vous dire pour le moment présent
mais prières aux vôtres et vous embrasse de tout mon cœur.
J'ai
reçu le mandat.
François
Bien le bonjour de Jean Buet qui est comme moi toujours en
très bonne santé. Bien le bonjour à tous les voisins.
Au dos des panneaux principaux, des exposés d'élèves et quelques délibérations du conseil municipal de Montriond de 1914 à 1919 |
Une partie de l'exposition |
Merci beaucoup à tous ceux qui nous ont prêté des objets et en particulier à Sylvain Forté, élève de 4° du collège. Ses découvertes à Massiges ont particulièrement enrichi notre exposition |
Aux armées, le dimanche
15 [avril] 1917
Mes bien chers parents,
Me voilà encore auprès
de vous. Peut-être sera-t-il la dernière. Le canon fait rage et
vomi la mort. Ce soir, nous allons accomplir notre tâche. Pendant
cinq jours, je vais être dans une fournaise. Nous allons monter à
l'assaut du côté du village de Chavonne. Ce village est encore aux
boches pour quelques heures. C'est de là que va partir notre
attaque. Demain matin, il faudra que l'on
traverse la rivière de l'Aisne à la nage peut-être.
Vous pouvez penser.
Albert, tu dois le savoir, je suis parmi des Sénégalais, des
troupes à sacrifier. Ça va barder fort demain matin. Je vois déjà
le carnage.
Parmi nous, il n'en
reviendra pas beaucoup. La mission que nous avons à accomplir est la
plus périlleuse de cette bataille. Ce ne va être que du feu et du
sang. Rappelez-vous bien que je suis dans l'Aisne en face du village
de Chavonne. Si des fois ma lettre vous
portais mes
adieux, vous saurez où je laisse ma peau. Surtout
n'ayez pas espoir que je sois prisonnier si des fois j'étais porté
disparu. Parmi les noirs, on zigouille tout et nous de même. Donc
mes chers parents, ne vous chagrinez pas, c'est le destin. Moi, j'ai
peu d'espoir.
Si par hasard je reviens,
je vous écrirai de suite d'ici 5 à 7 jours. Si
vous ne recevez rien, vous n'aurez qu'une pensée pour la vie.
Ma dernière lettre vous porte mon dernier souvenir.
Cher Jeanne, j'ai reçu
ta lettre hier soir. Mais je n'ai pas encore reçu le colis. Si je ne
le reçoit pas avant deux heures d'ici, je ne pourrai [pas]
le recevoir qu'après la bataille, d'ici 5 jours. Alors je te
renverrai la feuille du colis en règle. Je vous remercie. Ayez
toujours espoir, si des fois j'avais par hasard la chance de revenir.
Après ces événements, j'aurai une perm de 9 jours à passer près
de vous. Mais pour l'heure présente, je n'y pense guère. Il est
possible que les boches me signent demain une perm de longue durée,
libéré de tout.
Comme mitrailleur, croyez
que ce n'est pas rêve pour ces jours. Vous verrez
les journaux ces jours.
Bien le bonjour et toutes mes amitiés à tous mes parents pour
moi ainsi qu'à tous mes amis. Chez
Cézard, je n'écris qu'à vous, peut-être pour la
dernière fois. Donc je vous embrasse tous, oncle, tante, cousine et
cousins. Ne vous ennuyez pas.
Votre neveu et cousin
Baud Joseph, 29è de Tirailleurs Sénégalais, compagnie
mitrailleuse, secteur 219, peut-être au revoir.
Mes chers parents, ma
dernière pensée sera pour Dieu et pour mes parents
Les archives transmises par la mairie des Gets ont permis de relater les destins de trois garçons de la famille Anthonioz-Blanc |
Vitrine exposant des photographies prises par un prêtre dans les tranchées. Documents assez rares que nous avons été heureux de vous montrer. |
Encore merci à tous d'être venus! Et merci à ceux qui nous ont transmis des messages de remerciements.
Vous étiez plus de 130 à être venus le 11 novembre!
MERCI beaucoup.
MERCI beaucoup.
mercredi 12 novembre 2014
Cérémonie du 11 novembre 2014
Une magnifique cérémonie de commémorations s'est déroulée ce 11 novembre 2014 sur le parking du collège Henri Corbet à Saint Jean d'Aulps.
C'était une cérémonie unitaire qui rassemblait les 11 communes de la Vallée d'Aulps.
Près de 1000 habitants, anciens combattants, enfants des écoles, élus, forces de sécurité et brassebands se sont réunis pour commémorer ensemble le Centenaire de la Grande Guerre et tous les soldats français morts au combat. Ce fut une belle cérémonie émouvante.
Les élèves de l'école primaire du Biot ont lu de très beaux textes sur la liberté.
Les élèves du collège ont lu une lettre de François Joseph Richard et une lettre de Joseph Baud, originaires de Morzine (fac-similés présentés dans notre exposition, nous mettrons les textes bientôt sur notre blog)
Une stèle commémorative a été dévoilée. Elle marquera le temps, par la mémoire, et l'espace, par son inscription dans le paysage.
Nous, les 390 élèves du collège, sommes fiers que cette stèle ait été érigée à côté de notre école. Nous n'oublierons pas la mémoire des 383 soldats originaires de la Vallée d'Aulps morts pour la France.
mardi 11 novembre 2014
La bataille de Gerbéviller
Plusieurs hommes de la vallée d'Aulps ont intégré le 36° Régiment d’infanterie coloniale (36° RIC) et ce dernier a participé à la bataille de Gerbéviller, qui a été une bataille terrible au début de la guerre.
La bataille de Gerbéviller s'est déroulée le 24 août 1914 pendant la bataille de la trouée de Charmes.Gerbéviller se situe en Lorraine dans le nord-est de la France.
N'oublions pas que pendant cette année le gouvernement avait fuit Paris pour aller se réfugier à Bordeaux.
"Les champs de bataille" livre écrit par Joseph Pégat lors de la guerre |
Au départ, dans le 36° régiment d'infanterie coloniale, il y avait: 2 chefs de bataillons, 2032 soldats, 2 colonels, 7 lieutenants, 1 médecin et 31 chevaux de selle .
Août 1914 est aussi la période où il y a eu le plus de morts pendant toute la guerre (environ 27 000 morts par jour).
Parmi les 160 régiments d'infanterie coloniale, le 36° est celui qui a péri le plus vite. Il a perdu 740 hommes sur les 2032 en trois, quatre jours. Il y a même des monuments qui ont été crées sur le champ de bataille pour rendre hommage aux soldats tués.
Signé Lucas Diaz, 5° et D.B, 4°
lundi 10 novembre 2014
Qu-est ce que l'Académie Chablaisienne?
Mercredi 24 septembre, nous sommes allés à l'Académie Chablaisienne.
L'Académie Chablaisienne est une société savante fondée à Thonon les Bains (Haute Savoie) en 1886.
Son but est d'étudier les questions historiques, scientifiques et archéologiques en Savoie et Haute-Savoie.
Aujourd'hui, son adresse est:
2, place du marché
74200 Thonon.
On peut y aller sur rendez-vous pour faire des recherches ou pour des activités pédagogiques. Mr Perrier y travaille en tant que spécialiste de la Première Guerre mondiale.
Pour écrire à l' académie, envoyez un e-mail à :"ac-chab@orange.fr".
L'Académie Chablaisienne est une société savante fondée à Thonon les Bains (Haute Savoie) en 1886.
Son but est d'étudier les questions historiques, scientifiques et archéologiques en Savoie et Haute-Savoie.
Aujourd'hui, son adresse est:
2, place du marché
74200 Thonon.
On peut y aller sur rendez-vous pour faire des recherches ou pour des activités pédagogiques. Mr Perrier y travaille en tant que spécialiste de la Première Guerre mondiale.
Pour écrire à l' académie, envoyez un e-mail à :"ac-chab@orange.fr".
Da. B, 4°
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